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Guillaume Apollinaire
Apollinaire, un poète graphique…

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Apollinaire écrit, à propos du Bestiaire ou Cortège d'Orphée :
"Orphée était natif de la Thrace. Ce sublime poète jouait d'une lyre que Mercure lui avait donnée. Elle était composée d'une carapace de tortue, […] Quand Orphée jouait en chantant, les animaux sauvages eux-mêmes venaient écouter son cantique".

Gallimard les publie dans le recueil Alcools en seconde partie, la troisième partie étant occupé par le recueil Vitam impandere Amori.

Portrait de Raoul Dufy

Raoul Dufy réalise les bois gravés du Bestiaire à la demande d'Apollinaire. Il en expose certains au salon des Indépendants en 1910.

Apollinaire salue dans ses articles sur l'art, le talent et l'originalité de Raoul Dufy. Le couturier Paul Poiret, lui aussi conquis, propose à Dufy de les décliner pour la mode. Après avoir créé la Petite Usine, les illustrations du Bestiaire deviennent, en 1912, des motifs de décors pour des tentures et des céramiques.

Dufy produit également au début de la guerre de 1914 des objets et des images patriotiques. Et, il s'engage dans la guerre au sein des services automobiles.

 

 

Le Bestiaire

Ou Cortège d'Orphée

Les poèmes du Bestiaire sont illustrés des bois de Raoul Dufy

Droits de reproductions réservés SPADEM, Paris.

"Tu t'acharnes sur la beauté"

Apollinaire fumant la pipe

Apollinaire produit une œuvre diversifiée et en prise avec son époque. Cosmopolite dès sa naissance, emprunt de légendes, imaginatif et travailleur, il a su séduire.

portrait d'Apollinaire par Jean Metzinger

Apollinaire a le don de sympathie et se lie avec des amis qu’il conserve toute sa vie, notamment René Dupuy dit Dalize. Il échange en permanence avec tous ses amis.

portrait d'Apollinaire par Geri Pieret

Les calligrammes, ces poèmes-dessins sont encore trop modernes pour la critique et le public, exceptés pour les futurs dadas et surréalistes comme André Breton…

Extrait de la couverture du Bestiaire

1911 - Apollinaire publie son premier recueil de textes poétiques : le Bestiaire ou Cortège d'Orphée. La fin de son impression a lieu le 15 mars. C'est l'imprimerie Gauthier-Villars qui réalise l'ouvrage sur ses presses à bras. Cette impression grand format (330 x 250 mm in-4° non-paginé) est d'abord éditée pour les bibliophiles : tirage de 120 exemplaires signés par Apollinaire et Dufy. C'est Deplanche qui en assure l'édition. En effet Dufy réussit à convaincre cet éditeur en juillet 1910 avec en appui l'article de La Palette qui signe la rubrique "Courrier des ateliers" du quotidien Paris-Journal consacré à la défense des illustrateurs face au peu d'estime que leurs réserve alors les éditeurs et libraires. Raoul Dufy gère avec l'éditeur et l'imprimeur la réalisation de l'ouvrage.

Constitué de quatre parties introduites par Orphée, le Bestiaire est composé de quatrains (sauf exception) au dessus desquels apparaissent les bois de Dufy. Orphée, le musicien, présente en chef d'orchestre les animaux qui le suivent : les "terrestres", les "aquatiques", les "volants", les "aériens". L'œuvre est emprunte des traditions antiques ; Orphée apparaît même sous les traits du Christ dans l'introduction de la troisième partie, ce qui est souligné par la gravure dans laquelle est présent le mot ιχθυς, "poisson" en grec.

Extrait de la couverture du Bestiaire

1910 - Apollinaire, dans sa correspondance du 29 août avec Raoul Dufy, envoie la table complète, ainsi que ses derniers poèmes, soit les 30 poèmes du Bestiaire. Il y note la suppression du poème Le Condor, remplacé par Le Serpent "parce que trop libre". Il termine sa lettre par un encouragement : "Je suis certain qu'avec votre art que vous possédez bien et votre culture, un idéal vous transportera et que le résultat de votre travail sera merveilleux". Aussi, le post-scriptum contient une indication quant à la réalisation du "logo" de l'éditeur : "Pour marque de notre éditeur, j'ai trouvé ceci un Δ traversé par une licorne avec la devise : — J'émerveille".

En décembre, Apollinaire rédige ainsi le prospectus pour la souscription du Bestiaire :

"Ce recueil, très moderne par le sentiment, se lie étroitement par l'inspiration aux ouvrages de la plus haute culture humaniste.

Le même esprit qui inspira le Poète anima l'Illustrateur Raoul Dufy, qui est, comme on le sait, ../..

Extrait de la couverture du Bestiaire

../.. un des plus originaux et des plus habiles réformateurs des arts dont s'honore la France actuelle.

L'impression sur les presses à bras est une opération fort lente et qui exige beaucoup de soins. Elle seule donne des résultats parfaits.

Les bibliophiles, amateurs des lettres et des arts sauront gré à l'éditeur Deplanche de leur offrir un livre dont le belle exécution typographique leur est garantie par la renommée de la Maison Gauthier-Villars.

Le Bestiaire ou Cortège d'Orphée sera digne d'être regardé comme un des plus beaux et plus rares livre de notre époque".

1918 - Raoul Dufy, dans sa correspondance du 6 novembre, propose à Apollinaire les corrections du Bestiaire édité par La Sirène. Edition en format réduit (190 x 140 mm) et plus populaire avec un tirage de 1250 exemplaires. L'impression de cette deuxième édition est faite à noël 1918.

Paris en 1900

La grande roue
à Paris
en 1900.

Montre, Calligrammes