1901 - Apollinaire écrit ses premières lettres à sa mère et à son frère lors de son de son premier travail comme précepteur en Rhénanie chez la comtesse de Milhau. Il envoie aussi des textes à des revues françaises. La correspondance avec sa mère est plutôt surprenante : elle s'inquiète de son confort, de ses paiements, et, Apollinaire lui répond par des description des monuments des villes qu'il traverse.
1903 - 1914 - Apollinaire développe au fur et à mesure des années une correspondance avec des artistes et ses amis. Du pneumatique envoyé par le Douanier Rousseau pour l'inviter à une soirée chez lui, jusqu'aux remerciements d'un peintre pour avoir fait une "bonne critique" dans ses articles de presse. Il n'est pas rare qu'un de ces artistes lui offre une peinture en remerciement. En effet, Apollinaire dans ses textes rend compte de toutes les expositions d'art, peinture, sculpture, beaux arts, et se forge ainsi une réputation européenne. Ainsi il envoie des papiers pour des expositions dans différents pays. Il est à l'écoute des artistes, des marchands d'art et des galeristes. Les hommes politiques de l'époque visitaient également les expositions de peintures.
1914 - 1916 - Apollinaire, dans sa correspondance de guerre, reste au contact de l'arrière et de ses amours. Ainsi, il entretient avec Lou une correspondance amoureuse mais inscrite dans la littérature. Il a, dès les premières lettres, l'idée d'en faire un livre. Plus il sent que son aventure avec Lou se finit, plus les lettres et les poèmes prennent une tournure littéraire basée sur le principe, cher au poète, de la fausseté enchanteresse. Lou devenant une muse, la guerre et sa cruauté une vérité à surmonter, et à combattre. Autre ton avec Madeleine avec qui il entretient une correspondance moins crue que celle avec Lou. À ses amis de Paris, Il demande des livres, des nouvelles des proches. L'écriture du soldat en temps de guerre est importante pendant les moments de repos et d'attente. Il envoie également des poèmes qu'il ne peut conserver dans son paquetage et qu'il espère retrouver au moment de la fin des hostilités. Ainsi, si tous lui restituent ses poèmes écrits au front quand il se retrouve blessé, ce ne sera malheureusement pas possible avec Lou.
1915 - 1918 - Les lettres à sa marraine de guerre Yves Blanc, un pseudonyme sous lequel elle écrit, commencent dès son arrivée au front en avril 1915. Cette correspondance dure jusqu'à la mort du poète. D'abord régulière, elle est peu à peu plus espacée dans le temps. Apollinaire et Yves Blanc sont tous deux poètes, et, bien qu'Apollinaire souhaite un échange sentimental et sensuel, Yves Blanc reste de marbre, se refusant même à envoyer sa photo au soldat. Dans cet échange épistolaire, le poète évoque ses goûts, la littérature, la poésie, la guerre. Ainsi, le 4 avril 1916, alors qu'il est hospitalisé, voici ce qu'Apollinaire écrit : "Ma chère amie, votre lettre m'a fait un grand plaisir. Vous ne voudriez point que j'oubliasse l'aimable petite marraine qui est aussi un délicieux poète. Je ne suis pas de votre avis touchant le lieu où l'on habite et le jour où l'on est. Je n'ai jamais désiré de quitter pour ma part le lieu où je vivais et j'ai toujours désiré que le présent quel qu'il fût perdurât…"